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Comment lever des fonds pour une startup en phase d’amorçage

Le démarrage d’une startup est souvent marqué par de nombreuses étapes clés : le développement du produit, la création de l’équipe, la validation du marché. Cependant, l’une des étapes les plus déterminantes reste la levée de fonds, particulièrement en phase d’amorçage. Cette étape peut donner à votre entreprise les moyens financiers nécessaires pour passer du concept à la réalité. Mais lever des fonds en phase d’amorçage n’est pas une mince affaire. Il faut non seulement convaincre les investisseurs de la viabilité de votre projet, mais aussi démontrer que vous êtes l’équipe capable de le mener à bien.

Dans cet article, nous allons explorer les différentes stratégies pour lever des fonds en phase d’amorçage et comment vous préparer à cette étape cruciale.


1. Comprendre la phase d’amorçage

La phase d’amorçage, aussi appelée « seed stage », est généralement la première étape officielle de levée de fonds pour une startup. À ce stade, l’entreprise est souvent dans une phase précoce de développement, avec un produit minimum viable (MVP) ou une idée en cours de validation. Les fonds levés servent principalement à développer davantage le produit, valider le marché et recruter les premiers talents.

La phase d’amorçage est cruciale pour transformer une idée prometteuse en une entreprise viable. Les montants levés varient généralement entre 50 000€ et 1 million d’euros, en fonction des besoins spécifiques de la startup et du marché. Cependant, avant même de penser à lever des fonds, il est essentiel de bien préparer son projet.


2. Préparer sa levée de fonds

a. Créer un business plan solide

Le business plan est souvent le premier document qu’un investisseur potentiel demandera. Ce document doit être clair, concis et expliquer votre vision, votre modèle économique, votre proposition de valeur et la manière dont vous comptez atteindre vos objectifs. Il doit inclure une projection financière réaliste et des indicateurs de croissance.

Un bon business plan doit également démontrer une connaissance approfondie du marché, des concurrents et des tendances actuelles. Cela prouve que vous avez étudié l’environnement dans lequel vous allez évoluer, que vous comprenez les défis auxquels vous serez confronté et comment vous allez les surmonter.

b. Avoir un prototype ou un MVP

Même en phase d’amorçage, les investisseurs s’attendent souvent à ce que vous ayez un Minimum Viable Product (MVP) ou, à tout le moins, un prototype de votre produit ou service. Cela permet de prouver que votre idée est réalisable et que vous avez déjà effectué un premier pas vers sa réalisation.

Le MVP est essentiel pour valider l’intérêt du marché pour votre produit, obtenir du feedback et démontrer une première traction auprès de vos utilisateurs cibles. Il est souvent plus facile de lever des fonds lorsqu’on peut montrer un début d’adoption par des clients potentiels.

c. Montrer la traction

Les investisseurs aiment voir des résultats concrets, même à petite échelle. Si vous avez déjà des utilisateurs, des clients ou des partenariats, cela jouera en votre faveur. Vous pouvez démontrer la traction à travers plusieurs indicateurs : le nombre d’inscriptions, de téléchargements, de commandes, etc. Montrez aussi comment cette traction peut être augmentée avec les fonds que vous souhaitez lever.


3. Choisir le bon type de financement en phase d’amorçage

Il existe plusieurs façons de lever des fonds en phase d’amorçage, chacune avec ses avantages et ses inconvénients. Voici les principales options :

a. Le financement par les proches (Love Money)

L’une des premières options pour les fondateurs de startups est de demander à leurs amis, leur famille ou leur réseau personnel d’investir dans leur projet. Ce financement, souvent appelé « Love Money », peut permettre de lever des petites sommes rapidement sans avoir à passer par des processus de négociation complexes.

Cependant, emprunter de l’argent à ses proches peut créer des tensions si le projet échoue. Il est donc essentiel d’établir des termes clairs, même avec vos proches, et de leur expliquer les risques liés à l’investissement dans une startup en phase d’amorçage.

b. Les Business Angels

Les Business Angels sont des investisseurs individuels qui investissent souvent leurs propres fonds dans des startups en échange de parts dans l’entreprise. Ils interviennent généralement dans les premières étapes, lorsque les montants nécessaires ne sont pas encore suffisamment élevés pour intéresser les fonds de capital-risque.

Les Business Angels apportent non seulement de l’argent, mais aussi un réseau et des conseils précieux. Beaucoup d’entre eux sont des entrepreneurs ou des professionnels ayant une expertise dans votre secteur, et leur implication peut donc avoir un impact très positif sur votre projet.

c. Les fonds d’amorçage (Seed Funds)

Certains fonds de capital-risque sont spécialisés dans le financement en phase d’amorçage. Ces fonds, appelés Seed Funds, investissent des montants plus conséquents que les Business Angels, mais leur implication est souvent plus formelle et exigeante.

Lever des fonds auprès de Seed Funds nécessite généralement une préparation rigoureuse, car les investisseurs institutionnels s’attendent à un niveau élevé de professionnalisme et de solidité dans votre présentation.

d. Le crowdfunding

Le crowdfunding est devenu une méthode populaire pour lever des fonds en phase d’amorçage. Cette technique consiste à solliciter des petites contributions de nombreuses personnes, généralement via des plateformes en ligne comme Kickstarter, Indiegogo ou Ulule.

Le crowdfunding présente deux avantages principaux : d’une part, il permet de tester l’intérêt du marché avant de lancer un produit à grande échelle, et d’autre part, il permet de lever des fonds sans céder de parts dans l’entreprise. Cela dit, mener une campagne de crowdfunding demande beaucoup de préparation et une stratégie marketing bien pensée.

e. Les subventions et aides publiques

En France, il existe de nombreuses subventions et aides publiques destinées aux startups en phase d’amorçage. Des organismes comme Bpifrance offrent des subventions, des avances remboursables ou des prêts d’honneur pour soutenir les projets innovants. Ces financements sont souvent non dilutifs, c’est-à-dire qu’ils ne vous obligent pas à céder des parts dans votre entreprise.

Les subventions publiques peuvent prendre du temps à obtenir, mais elles sont souvent très avantageuses pour les startups, car elles réduisent le besoin de lever des fonds auprès d’investisseurs privés.


4. Préparer et réussir son pitch

Une fois que vous avez choisi le type de financement qui convient le mieux à votre startup, l’étape suivante consiste à préparer un pitch convaincant pour les investisseurs. Voici quelques conseils pour réussir cette étape :

a. Connaître son audience

Avant de rencontrer des investisseurs, renseignez-vous sur leurs centres d’intérêt, leur portefeuille actuel et leur appétence pour les startups en phase d’amorçage. Un investisseur spécialisé dans les startups technologiques sera plus réceptif à un projet de plateforme SaaS qu’un investisseur orienté vers l’agroalimentaire.

b. Expliquer la vision et la mission

Votre vision est ce qui guidera votre startup à long terme. Expliquez aux investisseurs pourquoi votre projet est important, quel problème il résout et comment vous comptez avoir un impact sur votre marché. Soyez authentique et passionné, car les investisseurs misent souvent autant sur l’équipe que sur le produit.

c. Miser sur la traction et les preuves concrètes

Les investisseurs sont sensibles aux preuves tangibles. Si vous avez des premiers résultats, comme des utilisateurs ou des partenariats, mettez-les en avant. Cela montre que votre projet a déjà un écho sur le marché et que vous avez un potentiel de croissance.

d. Maîtriser ses chiffres

Les investisseurs s’attendent à ce que vous connaissiez parfaitement vos chiffres clés : projections de revenus, marges bénéficiaires, coûts, etc. Soyez prêt à répondre à toutes les questions financières et à justifier vos hypothèses.


5. Négocier les termes de l’investissement

Lors de la levée de fonds, il est crucial de bien négocier les termes de l’investissement. Vous devrez discuter des parts que vous céderez, des conditions de sortie, et parfois même du rôle que les investisseurs joueront dans la gestion de votre entreprise. Voici quelques éléments à prendre en compte :

  • Équité vs dilution : plus vous levez de fonds, plus vous devrez céder de parts. Trouvez le bon équilibre entre lever suffisamment d’argent pour développer votre projet et conserver une part significative du capital.
  • Les clauses de liquidation préférentielle : ces clauses permettent à certains investisseurs de récupérer leur investissement avant les autres en cas de vente de l’entreprise. Soyez vigilant sur ce type de clauses pour éviter de vous retrouver désavantagé en cas de vente.

Conclusion

Lever des fonds pour une startup en phase d’amorçage est un processus exigeant, mais il est essentiel pour transformer une idée en un projet viable. En préparant soigneusement votre business plan, en démontrant votre traction, et en choisissant le bon type de financement, vous mettrez tous les atouts du succès à vos côtés.